Lee Ga Hee ~

Tout d’abord, Ga Hee est une jeune fille assez simple. Elle est très terre à terre et ne se préoccupe pas vraiment des détails pour un devoir, comme au quotidien. L’important est que l’ensemble soit positif pense-t-elle. Quand il faut travailler, elle le fait mais jamais elle n’ira jusqu’à se tuer à la tâche, à moins de se trouver dans une situation d’urgence. Pétillante d’énergie, elle fait beaucoup de sport pour se dépenser. On la verra donc rarement fatiguée et rarement triste. Ga Hee a appris à profiter de chaque instant de sa vie et est bien décidée à ne pas en laisser un seul lui échapper. Très têtue, quand elle a un but ou qu’elle veut quelque chose, elle fera tout pour l’avoir et elle ne laissera pas tomber de sitôt ! Elle est également franche, près trop à vrai dire pour la plupart des gens, et n’hésite pas à dire ce qu’elle a sur le cœur ou ce qu’elle pense, ce qui ne fait pas toujours plaisir. Elle a un franc parlé qui peut se révéler gênant si on n’y est pas habitué et rien ne peut la calmer. On aura beau le lui faire remarquer, Ga Hee n’a aucune envie de se conformer aux normes du langage modéré de ses compatriotes. Mais au fond, Ga Hee est quelqu’un de très sentimentale, qui a le cœur sur la main pour ses amis. Elle donnerait sa vie pour eux et son affection est elle aussi parfois excessive, voire un peu effrayante. Quand elle adore quelqu’un, elle le lui systématiquement, quitte à le dire trop souvent. Elle veut absolument que les gens soient au courant de ses sentiments avant qu’un mauvais accident n’arrive. On n’est jamais trop prudent. D’ailleurs, la prudence, elle ne connaît pas. Elle a un véritable côté casse-cou et très curieux. Quelque chose l’intrigue ? Elle oublie toutes les règles et tout son bon sens pour aller découvrir ce que c’est ! Escalader, jouer aux agents secrets ne lui fait même pas peur pour y arriver donc oui, elle a le goût du risque. Que vaut une vie passive de toute façon ? Elle essaie néanmoins de se contenir maintenant qu’elle est à Diadème mais ce n’est pas toujours facile.

Le destin de Ga Hee était loin de s’avérer rayonnant à la naissance. Oh non, il n’y eut pas de catastrophe surnaturelle, pas de mauvais présage ni de malédiction, ni de mort imprévue lorsque la petite vint au monde. Rien de tout cela. Mais la situation de ses parents était loin d’être celle que l’on trouve généralement dans les jolis contes de fée. En effet, ce n’est que peu de temps avant la naissance de l’enfant que sa mère apprit de la bouche de son compagnon que leur relation reposait depuis le début sur un mensonge. Un gros mensonge qui fait mal. En vérité, il était déjà marié depuis de nombreuses années à une autre femme, avec qui il avait déjà fondé une petite famille. Inutile de dire que la nouvelle de la grossesse de sa maîtresse ne l’avait aucunement enchanté, et c’est entre autre pour cela qu’il décida de rompre soudainement. Mais aussi parce que sa femme avait découvert sa liaison et lui avait demandé de choisir. Ayant choisi là où il aurait le plus d’avantages, il quitta sans un regard la mère de Ga Hee, qui resta seule sous la pluie, anéantie. Elle avait tout abandonné pour venir vivre à Séoul près de lui. Pourtant, ce fut avec une joie infinie qu’elle mit au monde Ga Hee, qui ressemblait énormément à son père.

Sa mère dut donc travailler dur pour élever seule sa petite fille. Fleuriste, elle peinait parfois à s’occuper d’elle et dut donc engager une nounou pour la garder quand elle n’avait pas le temps. Mais elle faisait en sorte que cela ne soit pas trop fréquent pour profiter au maximum de son enfant et aussi parce qu’elle n’avait pas vraiment les moyens. En plus, elle avait perdu ses parents jeune alors elle n’avait personne sur qui compter pour l’aider. Les premières années de la petite furent donc difficiles mais elle ne s’en rendait pas compte. Elle avait une maman aimante, toujours à l’écoute et qui prenait soin d’elle comme il le fallait. En plus, ce n’était pas une enfant difficile, les fleurs suffisaient à l’émerveiller car elle aimait beaucoup observer Omma fabriquer des bouquets pour les clients. Ga Hee grandit donc comme toute petite fille, apprenant progressivement à marcher et à parler, un peu plus tôt cependant que la normale. On dit d’ailleurs très vite d’elle qu’il s’agissait d’une enfant précoce, par sa capacité à résoudre aisément les jeux d’enfants de son âge. Chose qui se confirma à l’école maternelle et on conseilla donc à la mère de la faire directement passer à la classe supérieure.

En somme, Ga Hee se révéla être une petite fille intelligente sans être surdouée. Elle comprenait facilement et assimilait rapidement ce qu’on lui apprenait. Elle sut donc écrire facilement et apprendre de nouveaux mots quand elle fut en primaire. Ce fut lorsqu’elle avait sept ans que sa mère épousa un autre homme. Gentil et attentionné, elle l’avait rencontré l’année précédente et cette fois, la demande en mariage prouvait bien qu’il n’était pas déjà marié, lui. En effet, il était divorcé et avait lui-même une petite fille de cinq ans. Au début, Ga Hee ne comprit pas vraiment, puisque sa maman lui avait toujours dit que son père était parti. Était-il revenu ? Elle ne pensait pas que ce fût cela. Peu importait, Omma était heureuse, cet homme était gentil et elle s’entendait à merveille avec sa demi-sœur, Sae Ri. Les deux petites sympathisèrent en effet rapidement, partageant les mêmes jeux et la même espièglerie. Ga Hee lui fit d’ailleurs rapidement découvrir sa fascination pour les fleurs de sa mère, qu’elles partagèrent également. Rapidement, elles en vinrent à se considérer mutuellement comme deux sœurs, au bonheur de chacun des deux époux. Cela permit également à la famille d’avoir une situation plus stable, à laquelle vint s’ajouter un troisième enfant, un petit garçon dont Ga Hee était de huit ans l’aînée. Tout était à présent parfait pour filer le parfait bonheur.

Mais un jour, Ga Hee, alors en dernière année de primaire, rentra de l’école avec Sae Ri et aperçut une dame inconnue plantée devant la boutique de fleurs. Elle fut surprise lorsqu’elle se précipita vers Sae Ri en l’étreignant fortement comme si elle allait l’étouffer. Elle accourut donc pour lui dire de la lâcher et pour lui demander ce qu’elle faisait là. La dame eut un mauvais rictus et lança un regard méprisant à la fillette. Sortit alors la mère de Ga Hee, ayant aperçu la scène depuis la boutique. Elle pressa les deux enfants de rentrer pendant qu’elle s’entretiendrait avec la fameuse dame, habillée tout de noir. Il s’agissait en vérité de la mère de Sae Ri, mais aucune des deux filles ne le sut à ce moment. Elle était venue voir Sae Ri pour la reprendre avec elle, dans l’intention d’obtenir sa garde. On l’avait en effet attribuée au père, jugeant la mère irresponsable et incapable d’élever l’enfant. Elle était donc venue voir la nouvelle Madame Lee pour qu’elle lui vienne en aide. Mais à vrai dire, elle ne lui inspira pas confiance et elle préféra la renvoyer. Plus personne de la famille ne la revit depuis.

Au collège, l’attitude de Ga Hee commença à changer considérablement. Moins intéressée par ses études, sa moyenne chuta, restant tout de même très convenable pour une élève de son niveau. Seulement, elle énervait ses professeurs car ils étaient conscients de son potentiel et du fait qu’elle ne l’exploite pas. On convoqua les époux Lee à plusieurs reprises pour leur parler de leur fille. Malgré les remarques qu’on lui fit, Ga Hee ne changea pas d’attitude. Elle comprit que les études, ce n’était pas la vie, et elle voulait profiter du temps qu’elle avait avec ses amis. On leur parla de « crise d’adolescence précoce ». Mais en vérité, c’est surtout qu’elle ne voyait pas l’intérêt de se démener comme une folle alors qu’en se contentant du strict minimum, elle se débrouillait quand même bien. Elle n’avait pas le goût de la perfection et décida de s’en tenir à sa moyenne correcte. Elle profita plus tard du temps libre gagné pour s’intéresser à la mode, au maquillage et au nail art pour lequel elle développa une vraie passion. Mais surtout, dès ses onze ans, Ga Hee décida de se consacrer au sport pour canaliser l’énergie dont elle disposait. Elle se mit donc à la danse moderne et aussi à l’athlétisme. Elle gagna donc en endurance et en souplesse, faisant d’elle une grande sportive.

Un jour, alors que la jeune fille rentrait tranquillement d’une après-midi avec ses amies, elle vit sa mère se disputer avec un homme qu’elle n’avait jamais vu. Mais dont les traits ne lui étaient pas inconnus : elle comprit que c’était son père à l’instant même où elle vit ses yeux, les mêmes que les siens. Elle se figea sur place, ne saisissant pas la raison de sa venue, pas à ce moment où tout allait pour le mieux. Que venait-il faire ici ? Pourquoi venait-il après les avoir laissées tomber elle et sa pauvre mère ? Elle avait treize ans, elle était maintenant en âge de comprendre que son père était parti en les laissant derrière lui. Quand il l’aperçut, il tenta de jouer le valeureux père qui était de retour. Mais quand il voulut enlacer Ga Hee, elle le gifla sèchement en le traitant de lâche et de « connard ». Son langage était loin d’être raffiné. Sa haine pour son paternel atteignit un point considérable et elle rentra dans la maison, sans un regard de plus pour cet homme, pour qui elle n’avait plus que mépris et dégoût. Elle apprit par sa mère que la femme de ce dernier l’avait définitivement quitté, puisqu’il ne cessait d’aller à droite et à gauche, et qu’il était venu en essayant de lui faire croire qu’il voulait refaire sa vie avec elles. Sa mère rit en expliquant qu’il était presque devenu fou en apprenant qu’elle avait tourné la page et avait trouvé quelqu’un de beaucoup mieux. Plus jamais il ne fut question du père de Ga Hee, pour son plus grand plaisir. Elle considérait que son vrai père, c’était celui qui l’avait traitée comme telle, l’époux de sa mère, qui n’avait jamais fait de différence entre elle et Sae Ri. Ils vivaient donc en parfaite harmonie.

Et puis, il y eut ces trucs bizarres. Des faits inexplicables qui échappèrent à la jeune fille. Elle ne comprenait pas, ou plutôt ne voulait-elle pas comprendre. Elle ne voulait pas admettre qu’elle était « anormale ». Ses pouvoirs magiques firent en effet leur apparition suite à diverses sautes d’humeur car elle était devenue plus caractérielle qu’avant. Au début, elle crut qu’elle était folle mais ensuite, elle dut se rendre à l’évidence que tout cela n’était pas le fruit de son imagination. En particulier quand même sa famille assistait à ce genre d’étrange phénomène. Personne ne voulut interner Ga Hee au contraire, on essaya de la protéger du regard des autres. Autant dire que lorsque la lettre arriva à la maison, ce fut un soulagement général. Elle n’était pas une espèce de monstre mutant mais une magicienne. Même s’ils ne croyaient pas vraiment à l’existence de la magie, ils préféraient cette option plutôt qu’une maladie inconnue. Ils acceptèrent donc son départ et le fait qu’elle aille poursuivre des études pour apprendre à développer et à contrôler ses pouvoirs. Bien entendu, ils n’en firent part à personne, prétextant des études à l’étranger chez des parents éloignés.